BFM, taxations et réseaux mobile au cœur de l’interview du PDG d’Orange sur France Inter. Stéphane Richard s’est exprimé ce mercredi 11 septembre sur les grands sujets du moment.

Conflit Altice-Orange

Le patron d’Orange a donc commencé son interview au micro de France Inter en revenant sur le conflit rencontré avec Altice, au sujet de la distribution de ses chaînes (BFM TV, BFM Business, RMC Découverte, RMC Story, BFM Paris et BFM Lyon Métropole).

Le groupe d’Alain Weill souhaitait en effet être rémunéré pour la diffusion celles-ci, ce que refusait catégoriquement Orange. Selon S.Richard “les chaînes gratuites se rémunèrent avec l’audience et les pubs”. Les opérateurs supportent les coûts techniques pour les distribuer et n’ont jamais demandé de revenus en échange. Altice a donc tenté de rompre cet équilibre et s’est vu privé de la diffusion de ses chaînes durant 36 heures sur les décodeurs d’Orange et 2 semaines sur ceux de Free.

Avec respectivement 12 et 6 millions d’abonnés recevant la TV par les décodeurs d’Orange et Free, les chaînes ont été privées d’une audience importante, ce qui a rapidement fait basculer la situation. Quelques heures après la coupure effectuée par Orange, Alain Weill s’était exprimé et avait annoncé abandonner l’idée de se rémunérer auprès des opérateurs pour la diffusion de ses chaînes. Il avait donc proposé à Orange puis Free de reprendre la diffusion des chaînes gratuitement, sans leurs services associés (replay, start-over…) qui resteront eux payants. Des discussions devraient avoir lieu ultérieurement pour ces services.

Au micro de France Inter, S.Richard a rappelé que des accords avaient bien été passés avec TF1 et M6 mais il s’agissait dans ces cas de rémunérer des services supplémentaires, ce que ne proposait pas Altice ici.

Présence de l’État au capital d’Orange et taxations des grandes fortunes

S.Richard a ensuite pu s’exprimer sur une hypothétique sortie de l’Etat du capital d’Orange, sur les inégalités dans les entreprises ainsi que sur la taxation des grandes fortunes.

En effet, l’État détient encore 23% du capital d’Orange via BPI France. Même s’il s’est préparé à toutes les éventualités, le patron d’Orange n’est pas favorable à ce que le Gouvernement se retire totalement de l’opérateur et pense que les salariés d’Orange sont du même avis.

Suite à cela, Léa Salamé est revenue sur le nouveau livre de l’économiste Thomas Piketty et notamment sur deux propositions :

  • Le droit pour les salariés d’avoir 50 % des sièges des conseils d’administration des entreprises et les droits de vote des plus grands actionnaires plafonnés (par exemple à 10 % dans les grandes entreprises).
  • Une taxation jusqu’à 90% des plus grandes fortunes

Concernant la première proposition, S.Richard a pris l’exemple d’Orange. Le groupe est plutôt bon élève sur le sujet puisque le Conseil d’Administration compte quatre représentants des salariés, un salarié a même été intégré au comité de rémunération. De plus, les salariés sont le deuxième actionnaire de l’entreprise et possèdent presque 10% du droit de vote.

Orange est également attentif à la façon dont la valeur ajoutée produite est répartie. Aujourd’hui, plus de 40% est reversée aux salariés et ce chiffre ne fait qu’augmenter.

Sur le sujet de la taxation, Stéphane Richard ne semble pas favorable à une taxation plus forte des plus riches. Selon lui, c’est l’innovation et l’esprit d’entreprise qui font fonctionner l’économie d’aujourd’hui. Or, une taxe importante n’encouragerait pas cet esprit d’entreprendre. Stéphane Richard est donc plutôt favorable à une taxation plus importante des successions, qui sont davantage à l’origine des inégalités que la réussite individuelle.

Léa Salamé a ensuite demandé l’avis du PDG d’Orange sur le montant de son propre salaire. En effet,  Stéphane Richard est un des rares patrons du CAC 40 à être transparent sur ses revenus (1,6 million d’euros l’année dernière). Il a tenu également à rappeler qu’il était taxé à 40% (plus de 700 000 euros par an) et qu’il est aujourd’hui un des derniers en salaire sur le CAC 40.

Déploiement de la 4G et 5G

Pour finir, S.Richard est revenu sur le déploiement de la 4G puis de la 5G en France. Début 2018, les opérateurs avaient conclu un accord avec le gouvernement pour mettre fin aux zones blanches. Le PDG assure donc qu’Orange va y arriver. L’opérateur couvre aujourd’hui 99% de la population en 4G.  

Sur la 5G, la France est en retard par rapport à ses voisins puisque les enchères visant à attribuer aux opérateurs les fréquences nécessaires pour déployer le réseau mobile auront lieu dans quelques semaines. Orange devrait donc lancer la commercialisation du nouveau réseau mobile printemps 2020. 

Stéphane Richard a également ajouté que sur la fibre, Orange est n°1 en Europe et en France. L’opérateur compte 13,5 millions de locaux éligibles dans l’hexagone. 

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