Une période incertaine pour Orange : Stéphane Richard, PDG d’Orange, s’est exprimé dans le Figaro sur ce qui attend prochainement l’opérateur.
Le PDG du Groupe Orange s’est donc exprimé cette semaine dans le journal le Figaro. Après avoir évoqué les résultats trimestriels, toujours solides malgré une croissance plus modérée, S.Richard s’est exprimé sur le procès de la crise sociale de France Télécom.
Procès de la crise sociale et affaire Tapie
Pour rappel, entre 2007 et 2009, peu après sa privatisation France Télécom (devenu Orange) est frappé par une vague de suicides. Certains salariés évoquaient un “management de la terreur” : mobilité forcée, harcèlement, pressions, absence de missions pour décourager certains… France Télécom est donc accusé de “harcèlement moral” et/ou “complicité de harcèlement moral”. Suite à cela, Didier Lombard ex-PDG de France Télécom cède sa place à Stéphane Richard qui parvient alors à retrouver la paix sociale et à regagner la confiance des salariés du Groupe.
Ce 6 mai s’ouvre donc le procès où Orange est accusé en tant que personne morale. “Un passé douloureux va remonter à la surface” déclare l’actuel PDG. Il ajoute “penser aux familles des victimes”. Avec ce procès, l’opérateur encourt un risque financier “que nous assumerons évidemment”. Aujourd’hui, Orange a su mettre les moyens nécessaires pour ne plus rencontrer une telle crise. Il n’a pas renoncé à sa transformation mais accompagne davantage les salariés. Il est notamment le seul opérateur télécom au monde ayant reçu le “Top Employer Global 2019” certifiant l’excellence de sa politique et de ses pratiques RH.
Le PDG d’Orange est également revenu sur le procès Tapie. Dans cette affaire d’arbitrage, Stéphane Richard est accusé d’avoir été le complice de Bernard Tapie et risque trois ans de prisons dont 18 mois ferme. Ce dernier assure qu’en cas de condamnation, il réunira le conseil d’administration et mettra son mandat de PDG en jeu. ll dit attendre “sereinement la décision du tribunal” qui aura lieu le 9 juillet est est prêt à faire appel en cas de condamnation.
Arrivée de la 5G et reprise du n°1 des câbles sous-marins
Orange mène depuis 2018 des expérimentations techniques de la 5G en conditions réelles dans plusieurs villes de France (Lille, Douai, Marseille, Paris et Nantes…). Les premiers clients pourront tester la 5G Orange en France dès cet été mais la commercialisation “grand public” ne devrait arriver que pour 2020.
D’ici cet automne, les fréquences 5G indispensables pour émettre devraient être mises aux enchères. S.Richard s’est donc exprimé sur ce sujet et dit ne pas s’attendre à ce que le Gouvernement leur fasse cadeau vu des contraintes budgétaires d’aujourd’hui.
Il est également revenu sur l’affaire Huawei. Orange ne possède pas d’équipements du constructeur chinois dans son coeur de réseau. En revanche, il est le premier fournisseur de l’opérateur en Europe et en Afrique. Concernant le risque d’espionnage, S.Richard assure que les moyens en termes de sécurité sont mis en oeuvre. Le vrai risque selon lui est que le pays fasse pression pour que la Chine bloque le fourniture et la maintenance des équipements. Si Huawei est exclu en tant que fournisseur des équipements 5G, les autres constructeurs comme Nokia, Ericsson ou Samsung auront du mal à livrer et les prix augmenteront.
Pour finir, S.Richard a évoqué un possible rachat de ASN (Alcatel Submarine Network), n°1 mondial des câbles sous-marins. Les câbles sous-marins font transiter 99.8% du trafic internet mondial et “sont effectivement un élément de souveraineté pour la France”. Orange Marine, la filiale de l’opérateur est un acteur majeur sur le marché des câbles sous-marin. Le gouvernement français a donc récemment sollicité Orange pour qu’il participe à la reprise de l’ancienne filiale d’Alcatel appartenant aujourd’hui au finlandais Nokia. Le PDG d’Orange se dit “prêt à discuter” avec Nokia et BPi France.