Le PDG d’Orange répond aux questions d’entrepreneurs. Dans une interview accordée à quatre entrepreneurs dans le journal Le Parisien, le PDG d’Orange revient sur son parcours, sur les périodes difficiles qu’a pu rencontrer Orange, les bouleversements du secteur mais aussi sur ses différents projets.
Dans le journal Le Parisien, le PDG d’Orange a répondu aux questions de quatre entrepreneurs. Ce dernier est donc revenu sur son parcours, ses expériences mais aussi sur les difficultés connues par l’opérateur historique, ses nouveaux projets et a également évoqué le possible retour à trois opérateurs en France.
Parmi les questions que ces derniers ont pu lui poser, S.Richard a été interrogé sur la plus difficile décision business qu’il a du prendre. Le PDG est donc revenu sur le contrat d’itinérance qu’il a signé avec Free Mobile en 2011. En effet, en 2012, Free arrivait sur le marché du mobile. Or, ce dernier n’avait pas de réseau propre et a du négocier avec les trois autres opérateurs pour utiliser leur réseau. Orange avait alors signé un accord avec Free Mobile pour lui louer son réseau mobile. La décision a donc était difficile pour le PDG d’Orange puisque d’un côté, Free Mobile “traite nos clients [ceux d’Orange] de pigeons lors de sa conférence de presse de lancement” mais de l’autre, si Orange ne propose pas d’accord, un concurrent le fera à sa place.
Malgré les critiques que S.Richard a pu recevoir, il dit ne rien regretter. Selon lui, cet accord lui a permis d’amortir le choc de l’arrivée du quatrième opérateur et de préserver son modèle économique et social. Effectivement, lors de l’arrivée de l’opérateur de Xavier Niel, les prix des abonnements mobile ont chuté. Entre 2012 et 2018, les prix ont été divisés par deux, ce qui a été un “choc et tout le monde a souffert”.
Suite à cela, le PDG est donc revenu sur une consolidation du secteur des télécoms en France. Il a donc déclaré que “Aucune théorie économique ne peut justifier l’existence de quatre opérateurs dans un pays de la taille de la France. Bouygues, puis SFR et aujourd’hui Free, il y en a toujours un qui souffre”. S.Richard a ajouté que seul Bouygues Telecom, SFR et Free ont “les clés” concernant cette consolidation du marché, “il faut qu’il y en ait un qui rachète l’autre”.
Stéphane Richard s’est également exprimé sur Orange Bank, la banque mobile et gratuite de l’opérateur. Pour Orange, l’ouverture d’une banque et plus généralement sa diversification dans plusieurs secteurs est une “réponse stratégique au constat que dans la connectivité, notre coeur de métier, la croissance est quasi impossible à obtenir“. En effet, chaque année, la consommation de data augmente fortement et les opérateurs doivent constamment investir dans les réseaux mobiles et fixes, notamment dans la fibre, la 4G et prochainement la 5G. Rappelons notamment sur le mobile que les opérateurs se sont engagés en début d’année à supprimer les zones blanches d’ici 2022. Sur la 5G, l’attribution des fréquences ets prévue l’année prochaine pour un début de déploiement en 2020.
Or, selon le PDG d’Orange, la capacité de rentabiliser les investissements est très limitée en raison de la concurrence et de la régulation. Il a ajouté suite à cela “Merci Messieurs Niel, Bouygues et compagnie ! On l’a bien vu sur la 4G, on a investi en pensant pouvoir rentabiliser et mais personne n’y est arrivé. Et pour cause : Xavier Niel l’a proposé à ses clients au même prix que la 3G”. Concernant Orange Bank, il a assuré être totalement dans les clous de l’objectif de 2 millions de comptes ouverts en 10 ans. Orange ouvre actuellement 800 comptes par jour.
Concernant ses futurs projets de diversification, Orange souhaite concurrencer Google et Amazon sur le marché des assistants intelligents et devrait prochainement lancer son assistant baptisé Djingo, avec “des services inexistants sur le marché”.
S. Richard a également été interrogé sur la protection des données, un sujet sensible qui fait parler de lui de plus en plus souvent. Le PDG a rassuré ses clients en rappelant que le modèle économique d’Orange n’est pas basé sur la vente de données à des tiers mais bien sur la vente d’abonnements. Seul des données agrégées et anonymisées sur les flux sont utilisés pour améliorer les services offerts aux clients ou pour aider les collectivités locales dans leurs politiques de transport, ou encore pour aider à la prévention d’épidémies.