Stéphane Richard fait le point sur sa stratégie pour Orange Bank. Dans une interview accordée au Figaro, le PDG d’Orange a notamment mis fin à la rumeur de cession de la banque rapportée par les Echos.
En effet, en début de semaine, les Echos ont rapporté qu’Orange chercherait à céder une partie de sa participation dans Orange Bank pour trouver un repreneur, et aurait mandaté la banque d’affaires Barclays pour cela. Le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a rapidement réagi et a nié lors d’une interview dans le Figaro toute volonté de céder sa banque : “La question (de céder Orange Bank) ne se pose pas aujourd’hui”.
Ce dernier explique que leur partenaire Groupama n’a pas souhaité souscrire à la dernière augmentation de capital de la banque en 2020, ce qui a dilué sa participation, passée de 35 % à 22 %. Orange a donc “commencé à chercher un nouveau partenaire, pour éventuellement remplacer Groupama.[…] Si nous ne trouvons pas de nouveau partenaire, nous continuerons l’aventure seuls”.
Etant donné que le secteur bancaire n’est pas le cœur de métier d’Orange, il serait évidemment préférable pour le groupe de trouver un “partenaire bancaire susceptible d’apporter son expertise et peut-être aussi des actifs afin de développer Orange Bank”. “Les grands établissements financiers ont tous lancé des banques digitales, pas toujours avec succès, et certaines auront intérêt à s’associer à nous. Il y a beaucoup de banques digitales sur le marché et il y aura des regroupements. Nous sommes convaincus qu’il existe d’importantes synergies entre le monde bancaire et celui des télécoms” a ajouté Stéphane Richard.
Le PDG rappelle ensuite que Orange Bank a réalisé un “très beau parcours” depuis son lancement en 2017. Aujourd’hui, elle compte 1,3 million d’utilisateurs en Europe, dont la moitié a ouvert un compte courant et 500 000 clients en Afrique, où le lancement a eu lieu il y a environ six mois. Même si la banque enregistre des pertes très élevées de 643 millions d’euros en trois ans, Stéphane Richard n’est pas inquiet.
Il indique que les pertes engendrées sont “globalement conformes” aux attentes. “D’ailleurs, aucune banque en ligne ne gagne de l’argent, car cela coûte très cher de construire une plateforme informatique et d’acquérir de nouveaux clients avec des offres gratuites. En 2020, les pertes se sont un peu creusées car notre réseau de boutiques, dans lequel nous réalisons la moitié des ouvertures de compte, a été fermé pendant une partie de l’année”.
Aujourd’hui, plus de 80 % des nouveaux clients Orange Bank souscrivent des offres payantes ce qui pourrait aider à améliorer sa rentabilité. Orange travaille aussi sur des “produits hybrides”, couplant offres bancaires et offres télécoms. Plus récemment, la banque a débarqué sur le marché des entreprises avec l’acquisition d’Anytime. “Orange Bank devrait atteindre l’équilibre en 2024 avec une année de retard sur ce qui était prévu” conclut Stéphane Richard.