Orange défavorable à un repartage des zones de déploiement fibre : L’Arcep a montré son inquiétude sur le retard de déploiement de la fibre dans les zones moyennement denses et souhaite un repartage de ces zones entre les opérateurs mais Orange n’y est pas favorable.
En effet, pendant une audition au Sénat, le président de l’Arcep, le gendarme des télécoms a montré son inquiétude sur le retard du déploiement de la fibre dans les zones moyennement denses (Zones AMII : Appel à Manifestation d’Intention d’Investissement) et souhaite à nouveau partager ces zones entre les opérateurs.
Ces zones qui représentent environ 11 millions de logements avaient déjà fait l’objet en 2011 d’un partage entre Orange et Altice-SFR pour déployer la fibre. Ainsi, Orange s’était engagé à couvrir 80% de ces territoires en fibre optique, contre 20% pour SFR. Or, selon l’Arcep, le rythme de déploiement de la fibre dans ces zones est insuffisant et la promesse d’apporter la fibre à tous ces logements pour 2020 ne sera pas tenue. Le déploiement de la fibre prendrait donc fin non plus pour 2020 mais environ 2023, au mieux.
C’est donc pour ces raisons que l’Arcep appelle à un repartage de ces zones AMII pour accélérer le déploiement. Il souhaite un partage plus équilibré entre les opérateurs et notamment de faire entrer sur le marché de la fibre dans ces zones les opérateurs Bouygues Telecom et Free.
Dans une interview accordée au journal LaTribune, Pierre Louette, le Directeur Général Délégué d’Orange explique que l’opérateur historique n’est pas favorable à un nouveau partage de ces zones. Selon ce dernier, un nouveau partage pourrait bien ralentir davantage le déploiement du très haut débit.
Il affirme également qu’Orange respectera les délais de déploiement et pour convaincre les plus sceptiques, l’opérateur a décidé de rendre ses engagements de couverture “transparents et juridiquement contraignants”. Cette proposition permettra notamment aux collectivités d’avoir le droit à des indemnités en cas de retard sur le déploiement.
Pierre Louette explique donc au journal LaTribune qu’en 2011, suite à à l’appel à manifestation d’intérêt lancé par le gouvernement pour savoir quelles zones les opérateurs souhaitaient couvrir en fibre, Orange s’était engagé à raccorder 15 millions de foyers pour 2020 dans les grandes agglomérations et les zones moyennement denses. Or, au mois de septembre, 8,4 millions de foyers sont d’ores et déjà raccordables à la fibre dont 6,7 millions grâce à Orange. Selon ce dernier, l’opérateur est donc dans les temps, contrairement à ce qu’indique l’Arcep, car sa capacité de déploiement augmente fortement et qu’il sera capable d’ici la fin de l’année de produire environ 1,9 million de prises.
Orange compte donc produire entre 2 et 3 millions de prises l’année prochaine. De plus, le déploiement en zones très denses est bientôt achevé et Orange pourra donc davantage se concentrer sur les zones moyennement denses.
Pierre Louette ajoute également qu’Orange n’est pas favorable à un repartage dans le cadre de la partie sous contrat avec SFR des zones moyennement denses car ils ont déjà largement engagé ses déploiements et donc que cela pourrait causer un retard important sur le déploiement.
Pour finir, il explique qu’il ne voit pas pourquoi Orange renégocierait le contrat de droit privé qu’il a avec SFR sur les zones AMII. Selon lui, Altice-SFR qui souhaite couvrir 50% des zones moyennement denses, soit bien plus que les 20% obtenus en 2011, disposera en réalité d’un volume tout à fait conséquent de prises. L’opérateur est donc en litige avec Altice-SFR et c’esr le tribuanl de commerce qui jugera le dossier.